MAISON BOSSOREIL

Initialement bâtie au milieu du XVIIème siècle (un certain Jacques Bernard du Breil étant mentionné dans les lieux en 1653), le corps de la bâtisse et l’aile gauche furent ajoutés au XVIIIème siècle par la famille Bernard de la Frégeolière.

En 1766,  René-Jean Bernard de la Frégeolière vend la demeure à Pierre-Martin Bossoreille de Ribou, conseiller du roi, juge en la sénéchaussée d’Anjou et siège présidial d’Angers. C’est lui qui fit édifier le corps principal en fond de cours, peut-être sur une partie ancienne de l’hôtel. Cette extension s’accompagne d’un remaniement de l’aile gauche dont le niveau de lucarnes est remplacé par un étage d’attique, en continuité avec la nouvelle construction. Le portail du mur de clôture, à décor de bucrranes et trophées de guerre, appartient à cette campagne de travaux. Au vu de la qualité architecturale, l’édifice est attribué au plus renommé des maîtres d’oeuvre angevins du moment, l’architecte Michel Bardoul de la Bigotière qui, de retour de Paris vers 1774-1776, aurait fait édifier cette demeure pour lui-même. Il est également séduisant d’attribuer le décor porté à Pierre-Louis David, collaborateur de Bardoul, notamment à l’hôtel Lantivy tout proche, et résidant lui aussi dans cette même rue. Le sculpteur s’établissant à Angers vers 1777, l’hôtel Bossoreille pourrait ainsi être daté dans la douzaine d’années précédent la Révolution.

L’hôtel est saisi à la Révolution, mais il est rapidement restitué à la famille dès la fin du siècle.

Dans la 2ème moitié du XIXème siècle, l’édifice appartient à la famille de Soland, historiographe réputé de l’Anjou, qui y vécut de 1872 à sa mort en 1910.

Au milieu du XXème siècle, la propriété fut réduite (à droite du portail), entraînant la destruction du corps de commun ; le départ de l’escalier a été repris ultérieurement, avec l’évidement du mur de cage.